AïE, AïE, AïE, KATY PERRY... QU'AS-TU FAIT AVEC ELON MUSK?

Certains sont prêts à tout pour assurer leur promotion. Katy Perry, alors en pleine 1012e saison d'un American Idol démodé depuis dix ans, a choisi de promouvoir les joujoux défaillants de Tesla. C'est quoi le projet, à part échouer?

Katy Perry, c'est d'abord un (bon) souvenir. Comme la première cuillère de Chocapic devant un dessin animé ou l'ultime épisode de Friends. Et il n'y a rien de dégradant à incarner un passé que des millions d'anciens teens dorlotent en cachette.

Katy Perry, ça a toujours été ce truc presque rock, mais en fait pas vraiment. Une sorte d'Avril Lavigne sans skate, mais avec du charisme. Une éternelle collégienne polie, mais un peu fêlée. Plus coquette que Britney, moins docile que Taylor Swift, moins fondamentale que Lady Gaga. C'est aussi les clips raisonnablement déjantés, la bonne humeur industrielle, les décolletés pigeonnants, les yeux en bille de loto. C'est frais, c'est sexy, c'est sympa, c'est sucré, c'est cracra, c'est inoffensif, c'est Betty Boop qui chevauche une Harley Davidson en plastique.

Il suffit d'écouter I Kissed A Girl dans l'autoradio d'une vieille Chevrolet décapotée pour se persuader qu'elle représente l'Amérique qui se boit à la paille, dans un fast-food décati, mais romanesque.

Vidéo: YouTube/KatyPerryVEVO

Tout ça pour dire qu'on l'aime, Katy Perry. D'un amour sincère, inexpliqué, populaire, presque vulgaire. Alors, forcément, quand elle se met à dérailler, on tire la sonnette d'alarme et on s'inquiète. Mardi, allez savoir pourquoi, la chanteuse californienne s'est aventurée là où on ne l'attendait pas du tout. En l'occurrence, dans un parking souterrain mal éclairé, le temps de se vautrer contre la carrosserie militaire d'un Cybertruck de Tesla.

Pour dire, l'engin est si imposant qu'on pourrait ne pas remarquer ce courageux ensemble aubergine.

Détail croustillant, la jurée d'American Idol (ce télé-crochet démodé bien avant qu'elle s'y glisse en 2018) a posté ce monstre électrique sur la plateforme X. Sur Instagram ou Facebook, rien, que dalle, nada. Un cliché accompagné d'une légende aussi joyeuse qu'un flingue sur la tempe, qui dit tout, mais n'explique absolument rien.

«Merci pour la livraison @elonmusk #idol»

- Sur le compte X de Katy Perry -

Dans la foulée de cette étrange publication, le controversé bienfaiteur s'est lui aussi contenté d'un soupir vidé de la moindre émotion: «Ça a l'air bien». Voilà, c'est tout. Qui, que, quoi? Que se passe-t-il ici? Une vague odeur de trafic nous monte au nez. Qui a payé qui? Combien? Pourquoi et pourquoi maintenant?

Notez que cette livraison d'un goût douteux tombe bien ou mal, mais elle tombe à pic: deux jours plus tôt, 3900 joujoux d'Elon Musk sortaient brusquement de la circulation en raison d'un grave défaut d'accélérateur. Le patron a même annulé un saut de puce en Inde pour gérer la tuile.

Musk a parié sur la Chine et commence à le payer

Sur les réseaux sociaux, les fans ont bu leurs propres larmes en découvrant que Perry risquait ainsi de périr, sur la route, comme sous le feu des critiques: «Katy, cligne des yeux si tu as besoin d'aide!».

De son côté, la communauté LGBT a immédiatement vomi ce partenariat qui ne dit pas son nom et conspué la chanteuse, dégoûtée de la voir faire la femme-sandwich d'un type aussi peu sympathique avec la transidentité. Après avoir Kissed A Girl, la star s'essaierait-elle au dangereux baiser de Judas?

Ce n'est pourtant pas la première fois que les deux incompatibles se tutoient. Rien qu'en 2017, dans un sketch pour la chaîne MTV, Musk faisait mine d'envoyer Katy Perry sur Mars, quand l'aventure n'était encore qu'un doux fantasme.

Place maintenant à l'enquête du dimanche. Madame Hot N Cold n'est qu'à six petits mois de la quarantaine. Nous fait-elle une banale crise qui incite parfois le mâle en mal de mâlitude à divorcer en une nuit pour se payer un SUV Porsche la veille de son anniversaire? Ce Cybertruck vert chiasse est-il planté dans son garage comme une crème anti-âge dans une salle de bains? On est en droit d'en douter.

Est-elle plus simplement en train de construire son come-back à mains nues, sans mode d'emploi, ni l'aide précieuse d'une boîte de communication? C'est plus probable.

Car si tout cela semble passablement désorganisé, Katy Perry veut bel et bien revenir sur le devant de la scène, avec un nouveau disque, quatre ans après un Smile qui a fait la gueule dans les hit-parades. On sait même sur quoi elle bosse: «Je n'ai pas encore sorti d'album sur lequel je me sens vraiment heureuse, complète et pleine d'amour», avait-elle averti la presse américaine il y a quelques jours. Soit.

Girl, reprends-toi. On avait pardonné tes chaussures en «black face» et ta volonté ridicule de piquer leur couvent californien à de pauvres nonnes de Los Angeles.

Tes maladresses ont toujours un petit goût de tendresse et de reviens-y. Profites-en. Mais l'engin d'Elon Musk, c'est non. C'est pas toi. C'est pas le moment. C'est pas Katy Perry. Orchestre un étrange come-back si tu veux, mais sache que tu n'as jamais quitté nos cœurs d'ados affriolés.

De grâce, ne transforme pas nos doux souvenirs en gros chewing-gum à la fraise, collé sous le pupitre parce qu'il a perdu son goût.

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