LE PèRE DE LINA SORT DU SILENCE: «AU FOND DE MOI JE ME DOUTE BIEN...»

Sept mois après la disparition de sa fille, le père de Lina prend la parole dans un quotidien alsacien. Il y raconte leur complicité, mais aussi la relation parfois compliquée avec sa fille, qu'il n'avait pas vue depuis 2022. L'adolescente s'est volatilisée le 23 septembre 2023.

On n'avait encore jamais entendu le père de Lina. Olivier Delsarte était resté dans l'ombre depuis la disparition le 23 septembre 2023 de la jeune fille. Sept mois jour pour jour après, le chauffeur routier de 49 ans a accordé un entretien au journal Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).

Dans cette interview, on apprend que père et fille ne s'étaient pas vus depuis le mois de juillet 2022, plus d'un an avant la disparition de Lina. Ils avaient prévu d'aller marcher, accompagnés d'une amie de Lina. Mais lorsque la jeune fille apprend que son amie ne viendra finalement pas avec eux, elle «monte dans les tours» selon Olivier Delsarte.

«Elle a appelé sa mère et sa mère est venue la récupérer. Ensuite, je ne l’ai plus vue et il n’y a plus eu d’échanges. J’ai envoyé deux messages [réd: en février 2023], mais je n’ai pas eu de réponse»

- Olivier Delsarte, le père de Lina -

Cette marche, si elle avait été maintenue, aurait eu lieu «quelques jours après le dépôt de plainte pour viol» de Lina contre deux hommes majeurs, comme le rappelle le quotidien français. Un passage par la gendarmerie où les deux parents de l'adolescente disent avoir été présents.

«C'était un vendredi, je me souviens que j'étais en vacances le soir même [...]. Je suis allé la chercher et quelques jours après [réd: le 27 juin 2022], on est allés à la gendarmerie pour déposer plainte, avec sa mère.»

- Olivier Delsarte, le père de Lina -

Disparition de Lina: les révélations se multiplient

Le père évoque des périodes difficiles, mais aussi des moments de complicité entre lui et sa fille.

«Quand j’étais avec elle, j’avais envie que ça se passe bien. On avait un bon rapport»

- Olivier Delsarte, le père de Lina -

«J'ai essayé de lui inculquer mes valeurs et mes principes, je pense que ça lui faisait du bien», poursuit-il.

Un mince espoir

Olivier Delsarte dit garder confiance dans la justice. Il a été entendu deux fois par les enquêteurs. «J’ai appréhendé parce que je ne savais pas trop ce qu’ils voulaient savoir ou ce qu’ils voulaient me dire, mais mes deux auditions se sont très bien passées. Les gendarmes étaient très bien, très professionnels». Garder confiance, et garder espoir. Mais plus les jours passent, plus il se réduit. «Au fond de moi je me doute bien...», dit-il sans oser évoquer le pire. Avant de se reprendre.

«Le fait de ne pas savoir, ça permet de garder un espoir, de se dire que, peut-être, elle est séquestrée quelque part et toujours en vie. Je m’accroche à ça.»

- Olivier Delsarte, le père de Lina -

Il explique aussi que le fait de ne pas savoir est frustrant. «Mais d’un autre côté, ça laisse la porte ouverte à un certain espoir.»

Une discrétion «mal interprétée»

Si l'homme a décidé de sortir du silence, c'est pour faire taire les mauvaises langues, en rappelant qu'il a toujours été là pour sa fille. Alors que Fanny, la mère de Lina, est très présente depuis le début de l'affaire dans les médias, le père, lui, était jusqu'à présent resté en retrait. Une discrétion qui a parfois été jugée comme une preuve d'indifférence.

Il demande par ailleurs aux journalistes et aux curieux, sur internet, d'arrêter de tenter de le contacter.

«Il y a peut-être des gens qui sont bien intentionnés, mais je ne répondrai jamais. S’ils ont quelque chose à dire d’important, ils n’ont qu’à passer par la justice. Pas par moi»

- Olivier Delsarte, le père de Lina -

Aujourd'hui, le chauffeur routier n'arrive plus à travailler, il est en arrêt maladie. «J’ai essayé de reprendre deux fois, mais mon médecin a refusé à cause de mon métier», conclut le père de Lina.

Affaire Lina: trois suspects en garde à vue

Pour rappel, l'adolescente a disparu le 23 septembre dernier, alors qu'elle se rendait de son domicile de Plaine en direction de la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Elle devait y prendre le train pour rejoindre son petit ami, Tao, à Strasbourg. Privée de sa moto, volée quelques semaines plus tôt dans le garage chez sa mère, Lina s'est volatilisée sur le chemin qu'elle effectuait à pied. Un trajet qu'elle effectuait régulièrement.

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